Histoire d'un nain capable de courir vite et de taper fort

Né dans les montagnes entre Hagard et Randor, je suis le dernier fils du clan Marteau d’Acier. Mon père, Tonnefer, mon grand père, Ottardin, et tous mes ancêtres avant eux ont toujours fait partis des plus grands forgerons de FortCastel et par ce fait, nous sommes très proche de notre roi. Malgré cela, ou peut-être à cause de cela, j’ai dû quitter mon clan et le royaume déshonoré par mon père, car il semblait que j’étais plus tourné vers le sang que la forge.

Mais commençons par le début. Dès mon enfance, j’avais ce coté bagarreur qui me faisait entrer dans des rages folles. Je ne me souviens plus du nombre de fois où mon père m’a envoyé creuser au fond des mines pendant des jours entiers pour m’apprendre à frapper tout ce qui bouge lorsque quelque chose ne me plait pas. En grandissant, j’ai appris à maitriser cette colère qui bouillonnait en moi, même si les éclats de fureur se faisaient encore plus violents. J’ai donc essayé de rendre mon clan, et surtout Père, fier de moi, et ainsi, je suis devenu forgeron… un bien piètre forgeron comparé à mes aïeux (même si au regard de vous autres humains, mes plus belles pièces sont dignes de vos seigneurs !). Pendant ce temps là, Grand-père me racontait souvent l’histoire de mon arrière-arrière-arrière-grand-père Gurdhill, dont je tiens le nom. Ce grand Marteau d’Acier qui avait osé sortir dans ce monde de lumière et vécu de formidables aventures. Et cette idée de parcourir le monde selon mes envies grandit en moi en même temps que mon courage.

Ce qui nous amène à ce fameux jour où j’allais enfin dire à Père que, malgré tout le respect que je lui portais, je ne voulais pas poursuivre sa voie, mais créer la mienne ! Eh ben, sa réaction fût à la mesure de mon envie. Il s’énerva si fort, que la montagne elle-même sursauta ! Le lendemain, j’étais dans les galeries menant à la surface, avec pour seules affaires, mon marteau de guerre nain frappé de l’emblème du clan que chaque Marteau d’Acier forge pour son fils lorsque celui-ci atteint sa majorité (une tradition ancestrale qui date des premières guerres avec la capitale duergar pas très éloignée), ma cuirasse à pointes et mon écu en acier que je me suis forgés en prévision de mon départ (avec un plaisir sadique en aiguisant ces magnifiques pointes et en les imaginant transpercer la chair de mes ennemis), le nécessaire pour survivre un certain temps dehors, ce qui bien sur comprend une quantité non négligeable de bière naine, et mes économies (pas très grandes car peu de nain achetait le fruit de mon travail…).

Ensuite je voyageai au gré de mes envies accomplissant quelques basses besognes par ci par là. Dans ce monde sauvage, il ne manque jamais de boulot pour un gars costaud pas très regardant vis à vis des règles humaines. Puis j’ai entendu qu’une guerre avait éclaté entre Hagard et Torka. N’écoutant que ma soif de sang, je fis jouer quelques connaissances pour me faire engager dans l’armée hagardienne et parti de suite pour le front vers de nouvelles aventures !! Durant les quelques premières semaines, mes « camarades », ces faibles humains, ont fait tout ce qu’ils pouvaient pour essayer de m’humilier. Mais ils ont vite compris que je ne me chauffe pas au sapin, mais à l’adamantium ! Du coup, à la vue de mes prouesses aux combats et aussi depuis que j’ai brisé les bras d’un gars qui avait essayé de me voler mon marteau, ils me respectent suffisamment pour ne plus me faire chier, même si nos rapports sont loin d’être amicaux pour sûr.